TRS, TRG,…comment améliorer le rendement de votre ligne de production ?
Comme les lignes de conditionnement sont devenues plus efficaces, les pertes ou les problèmes sur la ligne peuvent devenir moins visibles et plus difficiles à identifier. Les lignes peuvent par exemple être lentes en raison de multiples micro-arrêts ou les performances globales de la ligne peuvent fléchir en raison d’un manque de procédures établies pour les opérateurs. On peut rater ce qu’on ne voit pas.
Mais il existe des solutions qui permettent aux managers de mieux voir et corriger les problèmes. Le TRG (Taux de rendement global), un indicateur économique qui mesure la productivité d’une ligne sur une période donnée, est l’une de ces solutions.
Les managers qui cherchent à accroître leur efficacité globale devraient envisager d’adopter le TRG parce qu’il permet de réduire les six grandes pertes possibles en fabrication (dont il est question ci-dessous). Le TRG fournit aux managers des données provenant de l’ensemble d’une opération. Avoir accès à ces données peut faire la différence entre une ligne qui fonctionne efficacement et une autre qui ne fonctionne pas.
En plus de mettre en œuvre le TRG, les managers devraient également mettre en œuvre et comprendre la maintenance productive totale (TPM) et le changement rapide d’outils (SMED), qui sont également détaillés ci-dessous.
Qu’est-ce que le TRG ?
Le taux de rendement global (TRG) mesure votre habileté à bien gérer un équipement afin de produire un maximum de valeur ajoutée. Il détermine le temps qui est vraiment productif. Il mesure la qualité, la performance et la disponibilité. Il y a un peu de mathématiques derrière tout cela, mais c’est assez simple. Votre pourcentage TRG est le pourcentage de la disponibilité de votre équipement multiplié par la performance et la qualité. Ça ressemble à ça dans une équation :
TRG = Facteur de disponibilité x Facteur de performance x Facteur de qualité
Par exemple : Si une ligne d’emballage peut produire une unité en 30 secondes et que je l’utilise pendant une heure, je devrais avoir 120 unités à la fin de cette heure. Si je n’ai produit que 100 unités à la fin de cette heure, ma ligne a subi une perte de performance.
A La différence du TRG, le TRS (Taux de rendement synthétique) ne prend pas en compte les arrêts planifiés, le TRG les inclut. Le TRG est donc une mesure plus générale de l’utilisation du moyen de production.
En utilisant le TRG, vous pourrez voir ce qui a mal tourné, où cette perte s’est produite et pourquoi vous avez produit 20 unités de moins que ce que vous auriez dû. Et vous serez en mesure de lancer des plans d’actions pour réduire les pertes.
Qu’est-ce que la TPM ?
Née officiellement au Japon en 1971, la TPM (initiales de l’anglais japonais Total Productive Maintenance, traduit diversement en français par « maintenance productive totale » ou « maintenance totale productive ») est une évolution des méthodes de maintenance visant à améliorer le rendement des machines par une démarche proactive pour éliminer les six grandes causes les plus communes de défaillance qui sont :
- Les bris et les pannes d’équipement
- La mise en service et les réglages
- Les micro-arrêts, les attentes et les marches à vide
- Une vitesse réduite de la ligne
- Les pannes au démarrage
- Les rejets et les défauts en production
En identifiant, en surveillant et en travaillant à les éliminer, vous ferez ce qu’il faut pour réduire au minimum les temps d’arrêt non planifiés et improductifs de votre ligne.
Qu’est-ce que la méthode SMED ?
La méthode SMED a pour objet de réduire le temps d’un changement de série et de permettre ainsi de produire des plus petits lots pour répondre aux demandes changeantes des consommateurs. Cette méthode de « changement rapide d’outil » a été développée par Shigeo Shingō pour le compte de l’entreprise Toyota.
Depuis sa création, le SMED s’est élargi à l’ensemble de l’industrie manufacturière pour tout ce qui concerne les changements de ligne. Si je change une ligne de bouteilles de 1 litre à 2 litres, par exemple, il y a beaucoup à faire : changer les bouteilles, changer les guides dans mon convoyeur et changer la hauteur et le positionnement de l’équipement de marquage.
Le SMED englobe tout ce que vous faites pour permettre le bon déroulement du changement.
Comment commencer à utiliser le TRG ?
Maintenant que vous connaissez la terminologie. Je recommande quatre façons de commencer la transformation :
Commencez petit, choisissez d’abord une seule zone. Testez le système TRG sur une seule ligne d’emballage. Cela vous permettra de comparer plusieurs lignes une fois que vous commencerez à utiliser le TRG sur l’ensemble de vos opérations. Si vous pouvez montrer des progrès sur la ligne où vous avez mis en œuvre le TRG, vous pourrez inciter les dirigeants de votre organisation à se demander pourquoi ils devraient l’utiliser dans toute l’usine.
Identifier les paramètres à utiliser. une fois que vous aurez choisi le cadre du TRG/TPM, vous devrez choisir les paramètres les plus appropriés à utiliser afin de tirer le maximum de productivité de ce cadre. Bien sûr, vous allez mesurez la disponibilité, la productivité et la qualité, mais il y a beaucoup de possibilités derrières ces mesures pour définir ce qui constitue un temps de travail planifié ou non planifié. Tout changement aura une incidence sur l’ensemble de votre formule, alors identifiez soigneusement vos paramètres. Ces paramètres doivent être planifiés dès le départ et demeurer cohérents tout au long du processus pour une utilisation optimale du TRG.
Quelle est la cadence de production idéale de votre ligne ? Pour le savoir, pensez à installer des capteurs et à connecter votre imprimante à l’IIoT (Internet industriel des objets) ainsi qu’à une solution de gestion des données afin de mesurer le fonctionnement de votre ligne, produit par produit et au global. Mais quoi que vous fassiez, assurez-vous de rester cohérent dans la mesure de vos indicateurs. Une mesure inexacte donnera des résultats inexacts.
Mesurez à l’aide d’une matrice faisabilité-impact. Il s’agit d’un graphique simple, il mesure la difficulté de facile à difficile sur un axe et l’impact de petit à grand sur un autre, vous aidant essentiellement à prioriser les projets qui auront le plus d’impact. Cette la matrice faisabilité-impact vous aidera à visualiser tous vos projets. Par exemple, un projet situé au milieu de cette matrice demandera réflexion : ce projet nécessite-t-il que j’y consacre du temps ? Est-ce absolument nécessaire ? À l’aide de la matrice, vous identifierez les projets qui peuvent être traités rapidement.
Définir clairement les rôles et les responsabilités, pour appliquer le TRG, chaque tâche doit avoir un propriétaire attitré. Ce ne sont pas les structures qui prennent les décisions, ce sont les gens qui les prennent. Même si le propriétaire de cette tâche ne fait pas le travail lui-même, c’est lui ou elle qui s’assurera que la tâche est terminée. La prise de décision devra être rapide ; en faisant d’une personne le propriétaire, vous aiderez à faire en sorte que des mesures soient prises immédiatement pour corriger tout problème avec la ligne.
Pour conclure
Vous avez maintenant une meilleure idée de ce que le TRG peut apporter à vos lignes de conditionnement. Au cours de mes années passées dans l’industrie, j’ai vu le TRG grandement améliorer la productivité des lignes, ce qui a contribué à réduire les charges des entreprises liées à la production.
En commençant modestement, en identifiant les paramètres clés, en identifiant votre cadre TRG/TPM à l’aide d’une matrice faisabilité-impact et en définissant clairement les rôles et les responsabilités pour chaque tâche, vous serez en bonne voie pour améliorer l’efficacité de vos chaînes de conditionnement.
Le TRG ne fait pas de miracles, il demande de la rigueur. Cependant, une fois mis en place, les avantages sont grands : en utilisant les données fournies par le TRG, vous pouvez aider à prévoir avec plus de précision les dérives ou les temps d’arrêt avant qu’ils ne se produisent et à prendre rapidement des mesures correctives si c’est nécessaire.